Nous sommes pour une utilisation intelligente des nouvelles technologies.
Contrairement à certains de nos pairs, nous trouvons que le progrès des technologies et l’usage par nos enfants n’ont rien de néfastes.
Si nous nous accordons avec les propos de Monsieur TISSERON :
Les jeux vidéo et les réseaux sociaux modifient le rapport à l’espace, au temps, à la construction de l’identité.
Nous tenons à souligner que l’ont ne peut avoir de mutation d’une identité si celle-ci est réellement établie et acceptée. La question est d’établir une communication avec les jeunes afin qu’ils ne restent pas prisonnier de ce monde virtuel
En ce sens, il faudrait déjà corriger la communication en famille, vérifier la maturité des enfants et des jeunes adolescents dans leur usage du numérique et des réseaux sociaux.
Certaines questions légitimes des parents reçoivent ici réponses (source : LE MONDE pour Le Monde.fr | 01.03.2011 à 16h33 |Par Chat modéré par Emmanuelle Chevallereau)
- Pendant quelle durée quotidienne doit-on autoriser les enfants à être devant des écrans (ordinateur, télévision) ?
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- L’Académie américaine de pédiatrie a proposé en 1999 un guide pour les parents : pas d’écran avant 2 ans (les spécialistes s’accordent aujourd’hui à parler de 3 ans), une heure par jour entre 3 et 6 ans, 2 heures entre 6-9 ans et 3 heures au-delà. Mais il s’agit de temps réel global, incluant la télévision, l’ordinateur pour jouer, l’ordinateur pour travailler, la console portable…
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- La télévision et les jeux vidéo font partie de leur époque et de leur quotidien. Comment ne pas les mettre en marge sans tout leur interdire et rentrer en conflit avec leur désir qui semble d’être en phase avec leur temps ?
Pourquoi dit-on que les parents doivent cadrer le temps de jeu ? Parce qu’à l’adolescence, les jeunes n’ont pas encore acquis la possibilité de réguler eux-mêmes leurs impulsions. Ils ont de la difficulté à suivre les décisions qu’ils jugent pourtant les plus raisonnables pour eux. C’est pourquoi les parents doivent veiller à ce que les jeux vidéo n’occupent qu’une partie du temps de loisirs. Mais en même temps, cadrer est totalement insuffisant. Parce que les jeux vidéo comportent beaucoup d’aspects positifs et que les parents ont tout à gagner à s’y intéresser.
Quand les parents accompagnent en s’intéressant aux jeux de leurs enfants, ils savent cadrer avec beaucoup plus d’intelligence et d’efficacité. Cadrer sans accompagner est aussi inutile que vouloir accompagner sans cadrer. Les deux sont indispensables.
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- Qu’en est-il des repères d’espace et de temps chez des jeunes rivés sur ces fenêtres « magiques » par lesquelles – virtuellement – les distances s’abolissent, et l’immédiat devient la norme ? Des signes perceptibles de « mutations », d’incompétences spatio-temporelles, etc., ont-ils été observés ?
La pratique des jeux vidéo, comme celle des nouveaux réseaux sociaux, modifie le rapport à l’espace, au temps, à la construction de l’identité, et à la place que nous donnons aux activités partagées et aux activités solitaires.
Mais une semblable révolution a déjà accompagné d’autres grandes innovations comme l’invention de l’écriture, et, dans une moindre mesure, de la diffusion du livre grâce à l’imprimerie. Les modes de fonctionnement nouveaux repérés chez les enfants et les adolescents ne sont ni meilleurs ni pires que ceux auxquels nous sommes traditionnellement familiers.
La culture des écrans est en train de remplacer celle du livre. Face à ce bouleversement, le pourcentage d’enfants présentant des troubles mentaux reste stable, et eux seuls courent le risque de développer des pathologies. Il ne faut pas confondre la sphère d’activité dans laquelle une pathologie est repérée avec la cause de celle-ci.
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- L’utilisation quotidienne de consoles de jeux ou d’Internet ne peut-elle pas générer des mécanismes addictifs chez les enfants ? Je constate que mes enfants ont parfois du mal à « décrocher » si je ne les y invite pas fermement.
Dans les années 1990, Aviel Goodman a développé l’idée qu’il existerait des addictions sans substance. Mais à ce jour, il n’y a pas de consensus des spécialistes sur l’existence d’une addiction à l’Internet, au virtuel ou aux jeux vidéo. Pourquoi ? Parce que plus ces jeux évoluent, et plus ils donnent de l’importance à la socialisation via Internet.
Evidemment, l’être humain adore échanger, ou plus précisément bavarder, et nous connaissons tous cela. Mais on ne peut pas dire pour autant qu’il existe une addiction au bavardage. Et c’est ce que font aujourd’hui la plupart des adolescents quand ils vont sur les jeux vidéo ou les réseaux sociaux : bavarder avec leurs copains. Le seul problème est chez ceux qui vont dans les jeux vidéo pour jouer seuls. C’est pourquoi les parents doivent toujours poser la question à leur enfant : « est-ce que tu joues seul ou avec d’autres ? » Jouer seul est le plus inquiétant, et si l’enfant répond qu’il joue avec d’autres, il faut lui demander s’il joue avec d’autres qu’il connaît ou qu’il ne connaît pas. La réponse la plus rassurante est celle où il retrouve le soir dans ses jeux des camarades de classe qu’il côtoie la journée.
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- L’écran ne risque-t-il pas de remplacer le parent en termes de transmission de normes et de valeurs ?
Il y a longtemps que les enfants cherchent dans les écrans des repères pour savoir comment devenir « grand ». La télévision et le cinéma ont toujours constitué de tels repères. Et à partir de là, tout se joue autour de la relation que les enfants ont avec leurs parents. Si ceux-ci fonctionnent selon des règles claires et fiables, les enfants renoncent vite à appliquer les recettes qu’il leur semble découvrir sur les écrans. Mais si les parents n’ont pas de tels repères, ou, pire encore, se détournent de leurs enfants, ceux-ci vont évidemment tenter d’appliquer les modèles des écrans.
C’est la même chose aujourd’hui avec tout ce qu’ils trouvent sur Internet. S’il y a une différence, elle est seulement dans le fait que sur Internet, ils sont non seulement en contact avec des modèles, mais aussi avec la communauté de leurs camarades, ceux qu’on appelle les pairs. C’est pourquoi aujourd’hui, les enfants sont beaucoup plus dépendants des modèles pratiqués par leurs camarades que par le passé. Mais, comme par le passé, la capacité des parents de proposer des repères fiables et récurrents reste essentielle.
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